Tôt ou tard et dans tous les cas de figure, le créateur d’entreprise est un jour confronté à la question des statuts. Plutôt micro-entrepreneur, en SARL, via une SASU ? Les choix ne manquent pas, tout comme les nombreux avantages et inconvénients de chaque statut. Tour d’horizon pour y voir plus clair et ne pas rater son décollage !

Création d’une entreprise drone : des possibilités multiples

Lorsque l’on crée son entreprise de pilote de drone par exemple, la question du statut doit se poser en amont. Certains apportent plus de flexibilité que d’autres qui sont plus engageants. Le choix d’un statut plutôt qu’un autre dépendra de votre modèle de business et de vos projets. 

En ce sens, le statut idéal n’existe pas, il est fortement influencé par le contexte et vos aspirations en tant que futur pilote de drone. Étant donné que le sujet est transverse à tous les créateurs d’entreprise, il pourrait être intéressant de confronter les points de vue de créateur ayant optés pour des régimes différents. 

Il est primordial de se poser les bonnes questions avant de se lancer et de ne pas le faire précipitamment.

Il y a plus de 15 ans, j’ai lancé trop rapidement ma première entreprise. Mal conseillé par un expert-comptable peu soucieux et cupide, un mauvais choix de statut m’a fait perdre beaucoup.

Entourez-vous de personnes de confiance et n’hésitez pas à recueillir plusieurs avis sur votre projet professionnel.

Trouver le meilleur statut d’entreprise pour le drone : l’influence du contexte 

Bien entendu, le contexte doit être le moteur de votre choix. Il ne saurait exister un statut meilleur en tout point que tous les autres. Si c’était le cas, il n’y aurait pas de débat et chaque entrepreneur opterait pour ce « statut miracle ». 

Se poser les bonnes questions avant de lancer son entreprise.

Chaque projet de création d’entreprise est unique. Afin d’y voir plus clair, il faut tâcher de s’interroger sur votre future activité.

Quelques exemples : 
 Quel est votre budget pour entrer sur le marché ? 
 Comptez-vous en faire votre activité principale ou un revenu d’appoint ? 
 Est-ce que ce projet s’inscrit dans une optique de long terme ?
 Allez-vous travailler seul ou avec une équipe ? 
 Dans quel secteur d’activité (BTP, agriculture, audiovisuel…) ? 
 Serez-vous sur un marché de niche ? 
 Est-ce que votre marché est saisonnier ou existe t’il toute l’année ?

Les réponses à ces différentes questions vous permettront de mieux cerner votre besoin et de vous orienter plus facilement vers le statut d’entreprise le mieux adapté pour devenir pilote de drone.  

Posez-vous les bonnes questions avant de faire décoller votre entreprise !

Les avantages et inconvénients des différents statuts

Le statut micro-entreprise

Le régime de la micro-entreprise* est particulièrement adapté pour des pilotes qui veulent tester le marché. Ce statut permet à la fois de ne pas payer de cotisations si vous ne réalisez pas de chiffre d’affaire. En ce sens, c’est un statut moins engageant que les autres. 

Ce statut nous semble particulièrement adapté si vous lancez votre activité de pilote de drone et / ou si vous comptez devenir pilote professionnel pour créer un revenu complémentaire. De plus, le statut est plus souple d’un point de vue comptable : aucune obligation de publier un bilan ou un compte de résultat.

Les principales limites du statut sont l’impossibilité à déduire des charges et la limitation du plafond (34 400 € par an en franchise de TVA pour les activités de service).  

*depuis le 1er janvier 2016, la loi Pinel a fusionné les régimes de l’auto-entrepreneur et de la micro-entreprise.

L’EURL et la SARL

L’EURL (un seul associé) ou la SARL (deux associés minimum) peuvent aussi être des solutions viables pour un créateur d’entreprise. Dans le cadre de l’EURL, la responsabilité de l’associé est limitée au montant de ses apports (hors faute de gestion). La société est flexible fiscalement puisqu’il est possible d’opter pour une imposition sur le revenu (IR) ou l’imposition sur les sociétés (IS). Les principaux inconvénients sont l’obligation de publier les comptes auprès du RCS (Registre du Commerce et des Sociétés), ce qui nécessite un certain niveau de compétence en comptabilité. Avec une EURL, vous êtes aussi tenus de convoquer une assemblée générale chaque année. La SARL fonctionne selon la même réglementation. 

L’entreprise individuelle 

L’entreprise individuelle (EI) pourrait être à la croisée des chemins entre la micro-entreprise et l’EURL. Elle est aussi mieux adaptée aux très petites structures. Le gros bémol est que l’entrepreneur est responsable sur l’ensemble de ses biens personnels.  

La SASU 

Pour les pilotes de drones, la SASU est aussi très fortement plébiscitée. Elle reste assez flexible, notamment sur la rédaction des statuts ou sur la possibilité de choisir entre impôt sur le revenu et impôt sur les sociétés (le choix de l’IR reste cependant limitée à 5 années). L’absence de cotisations sociales sur les dividendes ainsi que la responsabilité limitée de l’associé unique de SASU en font un statut très apprécié des entrepreneurs. 

Les principales limites de la SASU sont le coût de la protection sociale du président. Certaines études montrent qu’elle est environ deux fois plus couteuse que celle d’un dirigeant affilié à la sécurité sociale des indépendants.

Vous pouvez également consulter notre article sur le métier de pilote de drone : salaire, étude et formations.


Croire en son projet c’est déjà la première pierre de sa réussite… 

Chacun devra en fonction de ses échanges, de ses conseils, opter pour la forme qui lui semble la plus en adéquation avec son projet. Il n’est jamais trop tard pour changer de statut même si cette migration est parfois coûteuse et contraignante. De trop nombreux porteurs de projet adoptent le statut de micro-entreprise, couramment nommé auto-entrepreneur, par facilité. Ce choix ne doit pas être fait aveuglément par peur du lendemain, croyez en vous!